Ann. Méd. Vét., 2013, 157 (1), pp 15-26 Résistances aux fluoroquinolones : la situation actuelleMUYLAERT A., MAINIL J.G.Résumé :
Au terme de six décennies d’utilisation des antimicrobiens, les bactéries pathogènes humaines
et animales ont atteint des niveaux alarmants de résistance vis-à-vis de nombreux antibiotiques.
Les fluoroquinolones, antibiotiques dont l’usage en derniers recours tant en médecine humaine
qu’en médecine vétérinaire aurait dû être privilégié, n’ont d’ailleurs pas été épargnées par ce
phénomène. Deux mécanismes chromosomiques sont responsables des résistances cliniques
aux fluoroquinolones : l’accumulation de mutations au sein des gènes qui codent pour l’ADN
gyrase et la topoisomérase IV, et la diminution de leur concentration intracellulaire par une
augmentation de l’activité de pompes à efflux et/ou la diminution de la perméabilité membranaire.
Depuis quelques années, des souches sont apparues, qui présentent des niveaux sub-cliniques
de résistance médiée par des gènes à localisation plasmidique nommé PMQR pour « Plasmidmediated
quinolone resistance ».
Ces mécanismes PMQR ne confèrent pas seulement des niveaux sub-cliniques de résistance,
mais ils augmentent également la probabilité d’émergence de souches cliniquement résistantes
en présence de niveaux thérapeutiques en fluoroquinolone.
Cette revue de la littérature envisagera une description des mécanismes chromosomiques
et plasmidiques de résistance aux fluoroquinolones, et abordera l’épidémiologie de ces
phénomènes. Obtenir le PDF Personne de contact : amuylaert@ulg.ac.be |