Ann. Méd. Vét., 2010, 154 (2), pp 94-103 Risque zoonotique, impact vétérinaire et surveillance des virus influenza A
porcins dans le cadre de l’émergence du virus pandémique influenza A/H1N1 (2009)CARDOEN S., THIRY E., CAIJ A.B., DEWULF J., HOOYBERGHS J., SAEGERMAN C., BERKVENS D., GOUBAU P., DESMECHT D., BROCHIER B., MAES D., CZAPLICKI G., CASTRYCK F., HOUDART P., VAN DEN BERG T.Résumé :
Les virus influenza A porcins circulant actuellement en Belgique sont les sous-types
H1N1, H3N2 et H1N2. Ces virus zoonotiques peuvent être transmis entre le porc et l’homme
par contact direct ou par voie aérogène. Le virus pandémique influenza A/H1N1 (2009) est une
nouvelle souche de virus influenza A/H1N1 humain, résultant d’un réassortiment entre deux
virus porcins. Sa transmission est principalement interhumaine, avec cependant plusieurs cas
indépendants et isolés dans le monde de transmission de l’homme au porc. La présence de ce
virus n’a pas encore été détectée en Belgique dans les élevages porcins. En cas d’introduction
du virus dans la population porcine belge, le risque qu’il puisse y circuler serait réel, du
fait de sa capacité de transmission aérogène et de la haute densité de la population porcine
en Belgique, particulièrement dans le Nord du pays. Cependant, vu la faible pathogénicité de
cette souche, l’impact économique serait faible pour le secteur porcin. L’infection des porcs
par le virus pandémique influenza A/H1N1 pourrait par contre augmenter le risque de réassortiment
avec d’autres souches de virus influenza A, ce qui pourrait avoir des conséquences
négatives pour la santé publique. Afin de permettre une détection précoce et limiter le risque
de diffusion du virus pandémique Influenza A/H1N1 (2009) dans la population porcine, l’instauration d’une surveillance virologique ciblée sur la présence de signes respiratoires aigus
chez le porc est recommandée. Dans les conditions actuelles, la vaccination des porcs contre
le virus influenza A/H1N1 (2009) ne semble pas nécessaire. Celle-ci pourrait être recommandée
en cas de circulation intense du virus chez le porc et chez l’homme, afin de limiter le risque de
réassortiment et de protéger la santé publique. Obtenir le PDF Personne de contact : sabine.cardoen@afsca.be |