Ann. Méd. Vét., 2009, 153 (3), pp 135-144 Les endotoxines dans l’asthme : amies ou ennemies ?BEDORET D., LEKEUX P., BUREAU F.Résumé :
Le système respiratoire est continuellement exposé à un large spectre d’antigènes environnementaux non pathogéniques. En l’absence de signal proinflammatoire, l’inhalation
d’antigènes inoffensifs induit une tolérance immunologique. Dans ces conditions, les cellules dendritiques pulmonaires stimulent le développement de lymphocytes T régulateurs.
Néanmoins, les études épidémiologiques montrent que l’air ambiant ne contient pas que des antigènes inertes mais également des molécules immunostimulatrices d’origine microbienne dont les endotoxines. La présence dans l’environnement de ce composant de la paroi des bactéries négatives est ubiquiste. Malgré le fait que l’exposition à de hauts niveaux d’endotoxines durant l’enfance semble protéger contre la sensibilisation allergique, la plupart des études montrent que les endotoxines contenues dans la poussière domestique constituent un facteur de risque significatif pour la prévalence et la sévérité de l’asthme. Quand le système
respiratoire est stimulé par les endotoxines aérogènes, les cellules dendritiques perdent leurs propriétés tolérogènes et deviennent capables d’induire le développement d’une réponse
allergique. Bien que les endotoxines sont omniprésentes dans l’environnement et favorisent l’allergie des voies respiratoires, seulement une minorité de personnes est asthmatique. Ces
observations contradictoires impliquent l’existence de mécanismes protecteurs non encore décrits capables de prévenir les réponses allergiques induites par les endotoxines. Obtenir le PDF Personne de contact : denis.bedoret@ulg.ac.be |