Ann. Méd. Vét., 2008, 152 (S), pp 06-12 Développement d’un protocole pharmacologique d’échocardiographie de stress chez le cheval.Charlotte SandersenRésumé :
Deux raisons majeures justifient la
nécessité de développer de nouvelles
techniques d’investigation en cardiologie équine : premièrement, il n’y a pas d’évidence que l’incidence des
baisses de performance d’origine cardiaque chez le cheval soit en diminution et deuxièmement, aucune
nouvelle technique d’investigation
cardiaque n’a été développée en cardiologie équine depuis l’avènement
de l’échocardiographie Doppler entre
la fin des années’80 et le début des
années’90 (Reef et al., 1989 ; Reef,
1991 ; Long et al., 1992).
L’échocardiographie de stress est la
seule technique qui permette le diagnostic d’une dysfonction myocardique
induite par l’exercice. Or, ce problème, qui est caractérisé par une
absence d’anomalie significative lors
de l’examen au repos, a été rapporté
chez 5 à 8 % de chevaux examinés
pour baisse de performance (Reef,
1997 ; Martin et al., 2000). De plus,
l’échocardiographie de stress pourrait
être utile pour l’évaluation clinique
du comportement des insuffisances
valvulaires lors de l’exercice, afin
de préciser leur pronostic (Gehlen,
2005b). Dans le cadre de la recherche,
l’échocardiographie de stress pourrait
s’avérer constituer un outil utile pour
l’évaluation de la relation entre les
maladies valvulaires et une éventuelle
dysfonction ventriculaire.
L’échocardiographie de stress postexercice a déjà été décrite dans
le contexte de l’investigation des
dysfonctions myocardiques induites
par l’exercice chez le cheval.
Malheureusement, cette technique 7 ne reproduit que partiellement les
conditions présentes lors de l’exercice
(Durando et al., 2002). Un exercice
maximal ou tout au moins proche du
maximum est nécessaire pour induire
des changements des paramètres échocardiographiques mesurables pendant
la période suivant immédiatement l’arrêt de l’exercice (Reef, 1997).
C’est une procédure techniquement
exigeante qui doit se satisfaire d’images de mauvaise qualité en raison de la respiration intense après un exercice soutenu. De plus, la chute rapide de la fréquence cardiaque après exercice limite la sensibilité du test.
L’induction pharmacologique du stress, comme utilisé en médecine humaine pour poser le diagnostic et évaluer le pronostic sur certains patients souffrant de pathologies coronariennes, a été décrite chez le cheval pour surmonter les limitations de l’échocardiographie de stress postexercice, mais le protocole de stimulation pharmacologique utilisé s’est cependant avéré myocardiotoxique
(Frye et al.,2003).
Le but de nos études était de développer
un protocole pharmacologique qui
permette de réaliser une échocardiographie de stress dans l’espèce équine, qui soit bien toléré et facile à réaliser, et qui induise des modifications qui miment l’exercice de la manière la plus fidèle que possible. Obtenir le PDF Personne de contact : Charlotte.Sandersen@ulg.ac.be |