Ann. Méd. Vét., 2008, 152 (S), pp 01-05 Caractérisation fonctionnelle et moléculaire de maladies inflammatoires du poumon chez le cheval de sportLaurent CouëtilRésumé :
Les chevaux peuvent réaliser une très
grande diversité d’activités physiques :
des courses, qui nécessitent l’utilisation de leur capacité respiratoire maximale, à des efforts de plus faible intensité tels que la randonnée. La ventilation et le débit cardiaque augmentent de manière linéaire avec l’exercice.
La consommation en oxygène va
également augmenter avec l’accroissement
de l’intensité du travail jusqu’à
atteindre un plafond tandis que l’intensité de l’effort, la ventilation et le débit cardiaque peuvent encore poursuivre leur progression (Art et Lekeux, 1989 ; Rose et Hodgson, 1994 ; Art et Lekeux, 1995). Cependant lors d’un effort intense, alors que la ventilation s’accroît, les échanges gazeux se détériorent progressivement, induisant une hypoxémie et une hypercapnie induites par l’exercice (Bayly et al., 1989 ; Hopkins et al., 1998). L’importance de cette hypoxémie induite par l’exercice s’aggrave avec l’entraînement(Christley et al., 1997). Le développement d’une maladie respiratoire risque donc de limiter l’aptitude à l’effort.
Le degré de perturbation de l’effort
physique induit par l’affection respiratoire va dépendre de la gravité de la maladie et de l’intensité de l’exercice.
Les chevaux de course utilisent 100 % de leur capacité respiratoire, et de ce fait, des affections respiratoires
même mineures peuvent perturber les
échanges gazeux sanguins et induire
l’apparition de contre-performances.
Il n’est donc pas surprenant que les
maladies respiratoires soient une cause
fréquente de baisses de performances
et qu’elles représentent la troisième
cause de jours de travail perdus après
les affections de l’appareil locomoteur
et les coliques (Wineland, 1998).
En revanche, les chevaux de loisir en promenade n’utilisent qu’une petite
fraction de leur capacité respiratoire et seules des maladies respiratoires sévères peuvent affecter leur performance.
De ce fait, le type de travail réalisé
par le cheval doit être pris en considération dans le choix du test utilisé pour diagnostiquer une maladie respiratoire.
Les maladies inflammatoires du système respiratoire telles que la pousse et la maladie inflammatoire des petites voies respiratoires (inflammatory airway disease ou IAD) se développent de manière insidieuse, sont chroniques et représentent un défi diagnostic pour les vétérinaires. Des tests très sensibles seront nécessaires pour déterminer l’impact d’une affection
respiratoire telle que l’IAD sur la
fonction pulmonaire et les performances
d’un cheval de course, des tests moins sensibles seront requis pour détecter l’effet de la pousse chez des chevaux de loisir. De surcroît, il est
indispensable que ces tests diagnostiques soient spécifiques aux affections respiratoires puisqu’une multitude d’autres affections peuvent être à l’origine de contre-performances.
L’hypothèse centrale de nos études
était que l’inflammation respiratoire
contribue au développement d’obstruction
périphérique induisant la détérioration des échanges gazeux et la baisse des performances. Le but des expériences décrites dans ce travail fut de développer des tests sensibles pour
la détection d’échanges gazeux anormaux
et de sub-obstruction aérienne et de comparer les résultats ainsi obtenus
à certains marqueurs de l’inflammation. Obtenir le PDF Personne de contact : Pierre.Lekeux@ulg.ac.be |