Ann. Méd. Vét., 2007, 151 (S), pp 61-64 Contribution à l’étude des propriétés antivirales de la protéine Mx1 de Bos taurusMichaël LeroyRésumé :
Au terme de ce travail, il nous est
apparu que le système MX avait la
capacité d’inhiber la multipliction
du virus parainfluenza de type 3 de
l’espèce bovine. C’est pourquoi, nous
avons choisi d’évaluer le potentiel
antiviral de la protéine boMX1 en se
plaçant dans un contexte vétérinaire
et en étudiant l’interaction entre la
protéine et certains Paramyxoviridae
touchant l’espèce bovine. Ce qui nous
est apparu, c’est que, à l’instar de la
protéine MXA humaine, la protéine
boMX1 possède des propriétés antivirales
vis-à-vis d’un virus couramment
utilisé pour évaluer la fonction antivirale
des protéines MX cytoplasmiques,
le virus de la stomatite vésiculeuse
(Rhabdoviridae, Vesiculovirus).
Il était par conséquent évident que la
protéine boMX1 pouvait être ajoutée
à la liste des protéines MX possédant
des propriétés antivirales. Cependant,
bien que la stimulation aux IFNs de
type I de cellules d’origine bovine soit
à même de bloquer la multiplication
du virus boPi-3, il semblerait ce ne
soit pas la protéine boMX1 qui en soit
responsable, même partiellement. De
même, aucun des Paramamyxoviridae
testés ne s’est avéré sensible à son activité
antivirale. À l’opposé, l’effet antiviral
de la protéine boMX1 vis-à-vis
du Lyssavirus (Rhabdoviridae) de la
rage semble évident alors que la protéine
huMXA est rapidement dépassée.
Ces résultats, bien que contradictoires
par rapport à ceux obtenus avec
la Mx homologue humaine, pourraient
s’expliquer de différentes manières.
L’environnement cellulaire pourrait
jouer un rôle et il a été démontré que
certains virus présentaient une sensibilité
variable suivant le type cellulaire
utilisé. Dans notre étude, le rôle antiviral
de la protéine huMXA a pu être
confirmé en cellules vero ce qui élimine
l’influence négative du type cellulaire
vis-à-vis du virus parainfluenza
de type 3. La structure intrinsèque de
la protéine, et notamment certains acides
aminés cruciaux, pourraient expliquer
ces différences. Certaines mutations
apportées à la protéine huMXA
modifient ou inhibent ses propriétés
antivirales. Il n’est donc pas exclu que
les différences de séquences protéique
puissent expliquer ces comportements
différents.
Ce travail nous a permis de valider
le potentiel antiviral de la protéine
boMX1, mais de nombreuses études
sont encore nécessaires soit pour
étendre le spectre antiviral à des virus
comme les virus influenza et Thogoto
(Orthomyxoviridae), ou certains
Bunyaviridae. L’utilisation de notre
lignée stable inductible doit également
être mise à profit pour évaluer, sur un
plan plus fondamental, les mécanismes
moléculaires intimes de l’interaction
directe ou indirecte entre la protéine
boMX1 et les virus sensibles. Enfin,
les études ne seraient pas complètes si
le rôle antiviral du système n’était pas
évalué in vivo afin de déterminer le
rôle biologique de la protéine dans un
contexte plus complexe. À ces études
fondamentales du spectre antiviral et
des mécanismes moléculaires sousjacents
s’ajoutent des projets plus
appliqués, visant notamment à évaluer
le potentiel des protéines Mx dans un
contexte de thérapie génique visant à
améliorer les traitements antiviraux
vis-à-vis de virus sensibles au système
boMX1 ou MX en général. Obtenir le PDF Personne de contact : m.leroy@ulg.ac.be |